D’un rêve de comédie à la course virtuelle

 

« Avant d’être entrepreneur, je voulais être comédien », confie Benoît Laurent, fondateur d’Exype. Mais c’est lors de ses études à la Polytech de Mons qu’il découvre l’entrepreneuriat. Un projet académique l’amène à imaginer un parc d’attractions dédié aux sports extrêmes, avec simulateur de chute libre, simulateur de surf. « J’avais 20 ans, pas de fonds et pas d’expérience », se souvient-il. Le concept, ambitieux, ne voit pas le jour.

Après deux ans passés chez EASI, une entreprise de services informatiques dirigée par Salvator Curaba, l’appel de l’indépendance devient irrésistible. « J’avais besoin de créer quelque chose qui me passionne. » En 2013, il fait un pari audacieux : transformer l’expérience du sport automobile en un centre de simulation ultra-réaliste : « Et donc, au final, j'ai créé un endroit juste pour amuser les gens. Et c'est ça, vraiment, l'essence même d’Exype, c'est amuser les gens».  

Lancé en 2017 avec quatre simulateurs « qui bougeaient dans tous les sens », Exype grandit rapidement. « Aujourd’hui, nous proposons des expériences de pilotage dynamiques, des événements d’entreprise, du team building et un programme d’accompagnement pour pilotes du virtuel au réel. » Exype ne se limite pas aux murs de son centre : il participe à des événements comme le GP Explorer, emmène ses pilotes sur circuit, et diffuse ses courses en ligne via YouTube et Twitch.

Si l’entreprise a su s’adapter aux nouvelles tendances, elle a aussi dû faire face aux défis du marché. « Nous avons survécu aux erreurs du début, à la crise du Covid et aux évolutions technologiques permanentes », explique Benoît Laurent. Malgré ces embûches, Exype a su se diversifier et renforcer son offre.

 

Un développement accéléré grâce à un financement agile

 

Mais pour concrétiser cette ambition, le financement est clé. « J’avais levé 2,5 millions d’euros pour un projet initial de centre de simulation de Formule 1, mais il y avait trop de financiers, et j’étais trop jeune », raconte-t-il. Exype rebondit avec une approche plus pragmatique : crowdfunding, investisseurs privés, partenariats avec des banques et accords avec des brasseurs.

Le tournant décisif arrive avec Grenke. « Leur réactivité nous a permis d’acquérir rapidement du matériel, notamment pour développer notre activité e-sport, et rénover toute l’offre », explique Benoît Laurent. Grenke leur a plus récemment accordé un financement pour la dernière rénovation du centre de l’ordre de 100.000€, ce qui a permis de connaître une forte croissance : « par rapport à un banquier classique, ils ont un cycle de décision hyper rapide. Avec un banquier, tu dois mettre un dossier, deux dossiers, trois dossiers, il y a un analyse crédit, puis ça revient,  ça demande des garanties, ce genre de choses. C'est beaucoup plus souple qu'un crédit classique. Après, peut-être que c'est plus cher. Ce n'est pas grave, car au moins, on a la décision et ça nous permet d'avancer ». 

L’entreprise ne se contente pas d’attirer des passionnés de jeux vidéo. Elle s’adresse aussi aux entreprises souhaitant organiser des événements immersifs. « Nous avons une répartition 50-50 entre les particuliers et les événements d’entreprise. C’est cette diversification qui nous permet de nous stabiliser financièrement », précise le fondateur.

Aujourd’hui l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 400 000 euros : « c’est en ligne avec nos objectifs, nous progressons tous les ans, mais il reste du travail pour arriver à la prochaine étape », explique Benoît Laurent qui a d’autres ambitions.

 

L’innovation au cœur de la stratégie

 

Exype ne se limite pas aux simulateurs de course traditionnels. « Nous avons trois types de simulateurs, dont certains sont licenciés par la FIA », explique Benoît Laurent. Ces équipements de pointe permettent aux pilotes amateurs et professionnels de s’entraîner avec des sensations proches de la réalité. « Nos simulateurs ne reproduisent pas seulement la vitesse, mais aussi la réaction du véhicule en fonction des conditions de piste. »

L’entreprise a également développé un programme d’accompagnement pour les pilotes souhaitant progresser et passer du virtuel à la piste réelle. « Nous les prenons par la main, nous les formons et les aidons à se perfectionner avant qu’ils ne se retrouvent sur un vrai circuit. »

Les simulateurs évoluent aussi en fonction des nouvelles technologies. « Nous avons récemment investi dans des machines équipées de volants à retour de force avancé et de pédaliers avec moteur intégré totalement paramétrable, et adaptable e fonction de la voiture », détaille-t-il. Ces innovations renforcent l’expérience utilisateur et permettent de séduire aussi bien les amateurs que les professionnels.

 

Un avenir tourné vers la croissance et la spécialisation

 

L’avenir d’Exype est déjà en mouvement. « Nous allons fêter nos 10 ans et continuer à nous développer autour du Sim racing, du sport moteur et de l’e-sport. » Face à un marché en constante évolution, Exype se positionne comme la référence belge incontournable du domaine. « Nous devons innover en permanence et rester fidèles à notre ADN. »

Les projets ne manquent pas. « Nous voulons renforcer notre proximité avec le monde du sport moteur et développer des offres inédites toujours plus fortes en sensations», affirme-t-il.

Exype réfléchit aussi à de nouveaux partenariats avec des marques de l’automobile et du gaming. « Nous travaillons déjà avec des acteurs comme D-Box, Asetek et Advanced Simracing, mais nous voulons aller encore plus loin. »

Malgré la concurrence grandissante, Benoît Laurent reste confiant. « On nous voit parfois comme un vétéran de la simulation, mais nous sommes plus dynamiques que jamais. Notre but est d’amener encore plus de réalisme et de plaisir à nos clients. »

Une stratégie claire et une vision ambitieuse : deux éléments qui ont toujours guidé Benoît Laurent et qui, à coup sûr, continueront de propulser Exype vers de nouveaux sommets.